
Et si nous imaginions la France après la guerre de 39-45 encerclée par la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, tous ces pays voulant sa destruction, le bombardant depuis 80 ans, et oeuvrant pour le départ des Français
La France encerclée
Imagine une France resserrée, presque méconnaissable, ramenée à la taille d’un poing, battue par les vents d’un siècle trop long.
Une France sortie du feu en 1945, les membres en lambeaux, le cœur en cendre, les vivants porteurs d’un deuil infini. Ils sont revenus. Non pour conquérir, mais pour reconstruire un souffle, une mémoire, un sol.
Mais tout autour, l’Europe s’est refermée.
La Belgique ne veut pas d’elle. L’Allemagne réclame ses collines. L’Italie lui conteste ses plaines.
De l’Espagne monte un grondement sourd. Le Portugal s’arme en silence.
Même l’Angleterre, si lointaine autrefois, l’observe comme une erreur de l’Histoire.
Et depuis, la France vit encerclée.
Chaque jour, des sirènes. Des enfants qui courent vers des abris au lieu des écoles.
Des mères qui apprennent à aimer vite, au cas où.
Des vieillards qui savent que la paix est un luxe d’ailleurs.
Pendant que les bombes tombent, les tribunes s’envolent.
Les grandes consciences dénoncent l’ombre portée du pays assiégé, jamais la main qui tire.
La France devient coupable de ses murailles, de ses frontières, de son refus de mourir.
On lui reproche de se défendre. On lui reproche de rester debout.
Et pourtant, elle aime.
Elle crée, elle chante, elle débat. Elle pleure ses morts mais elle ne baisse pas les yeux.
Elle veut vivre, non contre les autres, mais avec ses morts derrière elle, et ses enfants devant.
Car ce n’est pas la guerre qu’elle veut.
C’est simplement exister.
La France encerclée — II
Elle ne voulait pas de vengeance, seulement un endroit où poser sa mémoire.
Un pays où les pierres parlent la langue de ceux qu’on a voulu effacer.
Un territoire modeste, arraché non par conquête mais par besoin.
Besoin d’un matin sans injure. D’un abri pour les vieux livres.
D’un mot pour dire « encore ».
Mais on ne lui a jamais pardonné d’être revenue.
On préfère les morts aux vivants.
On célèbre les cendres, pas ceux qui en sortent.
Alors la France encerclée a appris à vivre en tension permanente.
Elle écoute, elle observe, elle devine.
Elle n’a plus le luxe de l’oubli.
Même ses fêtes ont des nerfs tendus sous les lampions.
Même ses silences sentent la poudre.
Elle tend la main, parfois. On l’accuse d’hypocrisie.
Elle riposte quand on la frappe. On crie à la brutalité.
Elle construit des murs pour protéger ses enfants. On l’accuse de se croire élue.
Elle propose la paix, mais on exige qu’elle se renie.
Et pourtant elle avance.
Par les livres, la musique, les bras ouverts à ceux qui savent lire au-delà des cartes.
Elle invente, elle soigne, elle éclaire.
Pas pour plaire, non. Pour rester digne.
Car elle a compris une chose que d’autres ont oubliée :
Quand on ne vous laisse aucune place, la seule façon de vivre,
c’est de devenir un lieu pour les autres.
La France encerclée — III
Ceux qui l’observent de loin voient des uniformes, des murs, des check-points.
Ils ne voient pas les veilles, les tremblements sous la peau,
les mères qui chuchotent « Tiens bon » dans l’ombre d’un abri,
les pères qui enseignent le courage entre deux alertes.
Ils parlent de puissance, elle connaît la peur.
Ils parlent d’arrogance, elle vit avec le doute.
Mais il y a en elle un noyau d’acier — pas celui des armes,
celui des familles qu’on a voulu disperser,
et qui ont décidé de se tenir, ensemble, coûte que coûte.
Car elle a appris que l’existence est un combat de patience,
que l’Histoire ne pardonne pas l’oubli,
et que le droit de rester debout se gagne chaque matin,
à la lumière crue d’un monde qui ne veut pas vous comprendre.
Alors elle ne crie plus.
Elle construit. Elle enseigne. Elle enterre les siens en silence.
Elle serre les dents quand on l’insulte, et tend encore une main, parfois.
Mais qu’on ne s’y trompe pas.
Cette France-là — encerclée, niée, invincible —
n’a plus besoin de convaincre.
Elle est devenue nécessaire à elle-même.
Et c’est peut-être cela, le plus grand scandale pour ceux qui la rêvaient disparue.
Paul Germon et IA pour Tj. Infos
J’ai déjà imaginé cette situation mais les français n’y pensent même pas à ce genre de situation. Ils diraient mais pourquoi somme nous détestés, insultés traités de tueurs d’enfants, de génocidaires alors qu’ils ne feraient que se défendre, de conserver leur liberté . DE VIVRE.